Déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargie de vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo
Tresor Kashinde Mosomo, Claude Ngona Mandro, Thierry Shukuru Turano, Roland Vangu Vangu, Blaise Makoso Nimi, Zacharie Kibendelwa Tsongo, Christian Matondo Semo, Benjamin Longo Mbenza
Corresponding author: Benjamin Longo-Mbenza, Department of Internal Medicine, Cardiology Service, University of Kinshasa, Kinshasa, Democratic Republic of Congo, Department of Public Health, Lomo University of Research, University of Kinshasa, Kinshasa, Democratic Republic of Congo
Received: 09 Mar 2025 - Accepted: 19 Jun 2025 - Published: 20 Aug 2025
Domain: Epidemiology,International health
Keywords: Déterminants, couverture vaccinale, Programme Elargi de Vaccination routine, déplacés
Funding: Ce travail n'a bénéficié d'aucune subvention spécifique d'un organisme de financement des secteurs public, commercial ou à but non lucratif.
©Tresor Kashinde Mosomo et al. PAMJ-One Health (ISSN: 2707-2800). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Tresor Kashinde Mosomo et al. Déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargie de vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo. PAMJ-One Health. 2025;17:16. [doi: 10.11604/pamj-oh.2025.17.16.47185]
Available online at: https://www.one-health.panafrican-med-journal.com/content/article/17/16/full
Case study 
Déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargie de vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo
Déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargie de vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo
Determinants of low routine expanded programme on immunization coverage among displaced populations in the Nyiragongo health zone
Tresor Kashinde Mosomo1, Claude Ngona Mandro1, Thierry Shukuru Turano1, Roland Vangu Vangu2, Blaise Makoso Nimi2, Zacharie Kibendelwa Tsongo3, Christian Matondo Semo5,
Benjamin Longo Mbenza4,5,&
&Auteur correspondant
Introduction: le déplacement massif de la population peut entrainer une urgence de santé publique (épidémie) due aux maladies évitables par la vaccination suite à une faible couverture vaccinale. Cette étude avait pour objectif général d'identifier les déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargie de vaccination (PEV) de routine chez les enfants déplacés de la zone de santé de Nyiragongo.
Méthodes: une étude transversale à visée analytique a été réalisée dans les différents camps des déplacés de la zone de santé de Nyiragongo. Au totale 576 mères/gardiennes d'enfants de 12 à 23 mois ont été sélectionnés de manière aléatoire et interrogées sur les vaccins reçus par leurs enfants et les raisons de non vaccination a l'aide d'un questionnaire structure. Une régression logistique a ete faite pour identifier les déterminants de la faible couverture vaccinale.
Résultats: la couverture vaccinale a été évaluée dans les camps des déplacés 28,93% [IC95% : 25,53%-32,6%]. La régression logistique a montré que l'âge des enfants inférieur ou égal à 12 mois, la longue distance et la distance moyennement longue, la longue attente au site de vaccination, les occasions manquées de vaccination, le manque de disponibilité permanente d'intrants de vaccination et la méconnaissance des sites de vaccination étaient des facteurs indépendamment associés à la faible couverture en vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo.
Conclusion: la couverture vaccinale dans les camps des déplacés de la zone de santé de Nyiragongo est très faible par rapport aux données administratives ainsi qu'au norme requis par l'OMS. Pour améliorer cette situation, il est impérieux d'accroitre les séances de l'éducation des parents (mères/gardiennes) et une réorganisation des services de vaccination lorsqu'il y a déplacement massif de la population. Ceci va permettre de réduire le risque d'épidémies des maladies évitables par la vaccination.
Introduction: large-scale population displacement can trigger public health emergencies (epidemics) due to vaccine-preventable diseases arising from low immunization coverage. The purpose of this study was to identify the determinants of low routine Expanded Programme on Immunization (EPI) coverage among displaced children in the Nyiragongo Health Zone. Methods: we conducted an analytical cross-sectional study in various displacement camps of the Nyiragongo Health Zone. A total of 576 mothers or primary caregivers of children aged 12-23 months were randomly selected and interviewed using a structured questionnaire to document the vaccines their children had received and to identify reasons for non-vaccination. Logistic regression analysis was performed to identify determinants of low vaccination coverage. Results: vaccination coverage in displacement camps was estimated at 28.93% [95% CI: 25.53%-32.6%]. Logistic regression analysis indicated that being aged 12 months or younger, residing at long or moderately long distances from vaccination sites, experiencing prolonged waiting times at vaccination sites, missed opportunities for vaccination, lack of continuous availability of vaccination supplies, and lack of awareness of vaccination sites were independently associated with low routine immunization coverage among displaced populations in the Nyiragongo Health Zone. Conclusion: routine immunization coverage in displacement camps within the Nyiragongo Health Zone is markedly lower than both administrative data and WHO-recommended standards. To address this gap, it is imperative to enhance parental (mother/caregiver) education and to reorganize vaccination services during large-scale population displacements. These measures would help reduce the risk of outbreaks of vaccine-preventable diseases.
Key words: Determinants, vaccination coverage, routine EPI, displaced populations
Le déplacement massif de la population peut entrainer une urgence de santé publique (épidémie) due aux maladies évitables par la vaccination suite à une faible couverture vaccinale en PEV de routine [1,2]. La survie de l'enfant, préoccupation majeure en santé publique, est constamment menacée par les maladies évitables par la vaccination, responsables de plusieurs décès par an dans le monde [3]. Environ 3 millions de décès sont évités chaque année dans le monde grâce à la vaccination et qu'en plus, elle permet chaque année d'éviter près de 750000 enfants de souffrir de sérieux handicaps physiques, mentaux ou neurologiques. C'est un investissement sanitaire le plus rentable, avec des stratégies éprouvées qui la rendent accessible même aux populations les plus difficiles à atteindre et les plus vulnérables en situation de crise humanitaire [4,5].
En 2023, le rapport de l'organisation mondiale de la santé a déclaré qu'environ 14,3 millions de nourrissons dans le monde n'avaient pas bénéficié de la dose initiale de Diphtérie, tétanos, coqueluche (DTC), ce qui est le signe d'un accès insuffisant à la vaccination et aux autres services de santé, et 6,2 millions de nourrissons supplémentaires n'étaient que partiellement vaccinés. Sur ce total de 20,5 millions d'enfants, un peu moins de 60% vivaient dans 10 pays: Angola, Brésil, Éthiopie, Inde, Indonésie, Mozambique, Nigéria, Pakistan, Philippines et République démocratique du Congo [6]. Les couvertures vaccinales les plus basses sont enregistrées en Afrique où les systèmes de santé ne prennent pas en compte les disparités géographiques et les situations de crise humanitaires (guerre, catastrophe naturel…) [7]. Il est reconnue qu'en Afrique subsaharienne qu'un enfant sur deux est déclaré incomplètement vacciné [8].
Le plan d'urgence pour la relance de la vaccination systématique, connu sous le nom de Plan Mashako, mis en œuvre par le gouvernement de la RDC avec le soutien de ses partenaire (Gavi, l'OMS, l'UNICEF, PATH, Village Reach, Acasus et la Fondation Bill & Melinda Gates). Avant le lancement du plan, il a été démontré que 20% des enfants du pays n'avaient reçu aucun vaccin prévu dans le calendrier de vaccination: appelé enfant zéro dose. Dans les neuf provinces concernées sur les vingt-six que comptent le pays dans sa première phase, qui étaient les plus touchées par les épidémies de rougeole et de polio et où vivaient la moitié des enfants zéro dose, le nombre de séances de vaccination est passé en 2020 à 24000, soit une augmentation de 50% par rapport à l'année 2018. Le plan a été élargi sur l'ensemble des provinces et des séances supplémentaires ont été organisées à proximité des résidences des familles.
La couverture vaccinale est passée de 30 à 56% qui reste toujours faible pour prétendre prévenir les épidémies, il faut avoir des couvertures vaccinales de l'ordre de 90 à 95% et maintenir ces couvertures pendant plusieurs années [9]. La République Démocratique du Congo (RDC) compte à ce jour plus 6,9 millions de personnes déplacées internes (DTM OIM-RDC). En collaboration avec le Programme Elargi de Vaccination (PEV), l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) soutient la mise en œuvre des activités de vaccination de routine en faveur des populations mobiles de la République démocratique du Congo (RDC), grâce à un financement de Gavi. Cet appui vise à améliorer la couverture vaccinale de routine qui reste très faible le long des axes de mobilité des sites de déplacés internes [10].
Lorsque des populations sont déplacées, la vaccination doit figurer parmi les interventions sanitaires à mettre en œuvre de façon prioritaire, puisqu'elle se traduira par la diminution de la morbidité et de la mortalité dues aux maladies qu'elle permet d'éviter [11]. Le Nord-Kivu compte à ce jours plusieurs déplacés de guerre vivant dans les camps, qui ont un très sérieux problème d'accès aux soins de santé primaire en général et en particulier à la vaccination des enfants en PEV de routine. Le défi à relever par la province demeure l'immunisation complète et correcte des enfants congolais à travers un PEV performant en situation des crises humanitaires.
Depuis la reprise des hostilités plusieurs parents se sont déplacés avec leurs enfants dans la zone de santé de Nyiragongo. II sied de signaler que la couverture administrative de vaccination de PEV de routine est estimée à 48% qui reste trop faible au vu des plusieurs maladies évitables par la vaccination qui peuvent survenir à tout moment dans les différents camps érigés dans la zone de santé. L'augmentation de la couverture vaccinale pourrait potentiellement sauver des vies, prévenir l'invalidité, réduire les coûts des soins de santé et contribuer à éradiquer les maladies évitables par la vaccination. Pas seulement ceci, mais l'amélioration de la couverture vaccinale profite également aux enfants non vaccinés grâce à l'immunité collective [12]. L'objectif de cette étude était d'identifier les déterminants de la faible couverture vaccinale en PEV de routine chez les enfants déplacés de la zone de santé de Nyiragongo.
Méthodes
Cadre d'étude
Cette étude était réalisée dans la province du Nord-Kivu, plus précisément dans 5 camps de déplacés (Kanyaruchinya, Kibati, Mudja, Rusayu, Munigi) de la zone de santé de Nyiragongo.
Situation géographique
Le BCZS/Nyiragongo se situe à l'est de la RDC dans la province du Nord-Kivu en territoire de Nyiragongo. Il est limité au Nord par la zone de santé de Rutshuru; au Sud: par la zone de santé de Karisimbi; à l'Est: par la république Rwandaise; à l'Ouest: par le parc national de Virunga et la zone de santé de Kirotshe. La zone de Nyiragongo a une superficie de 333 km² mais la grande partie est occupée par le parc qui est de 170km² et la partie habitée est de 163km². Précisément dans Le Groupement Buhumba sur localité: Rwibiranga, en face du bureau du territoire de Nyiragongo à 2 km de la route qui va vers Rutshuru.
Type d'étude
En vue d'atteindre nos objectifs, nous avons mené une étude transversale à visée analytique sur une période de 12 mois allant du 01er Janvier au 31 Décembre 2023 dans 5 cas de déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo.
Échantillonnage
Dans le but de déterminer la taille de l'échantillon d'étude, nous avons fait recours à la formule de Schwartz.
n= Taille de l'Echantillon; N= population cible; z= Coefficient de confiance = 95% donc 1,96; p= représente la proportion des individus ayant le comportement dont on estime la précision, (50%) pour nous les déplacés faisant la couverture vaccinale PEV de routine; q= la prévalence attendue des personnes ne présentant pas l'évènement (50%, il est obtenu en faisant 1-p), les déplacés ne faisant pas la couverture vaccinale PEV de routine; d= marge d'erreur (5%) ou 0,05. Ainsi donc on a:
Pour augmenter notre taille d'échantillon, nous avons fait recours à l'effet d'échantillonnage en considérant la valeur standard 1,5 on a: 384 x 1,5= 576 c'est-à-dire notre échantillon était complexe. D'où notre taille d'échantillon dans cette étude est de 576 déplacés à enquêter dans les camps des déplacés de la zone de santé de Nyiragongo.
Critères d'inclusion: nous avons eu comme critères d'inclusion: tous les ménages des différents camps des déplacés de la zone de santé de Nyiragongo.
Critères d'exclusion: des déplacés n'étant pas des camps des déplacés de Nyiragongo; les déplacés refusant de répondre partiellement au questionnaire; être absents au moment de l'enquête.
Considérations éthiques
Nous avons tenu compte des conditions ci-après au cours de notre étude: le respect de la personne en le reconnaissant en tant qu'individu autonome, unique et libre; la bienfaisance; la justice.
Résultats
Analyse descriptive
La couverture vaccinale en vaccination de routine dans les camps de déplacés était de 28,93% (IC95% : 25,53% - 32,6%). Il se dégage du Tableau 1 que les mères/gardiennes d'enfants âgées de 26 à 35 ans (44,04%), celles n'ayant aucun niveau d'étude (65,18%), les mariées (84,26%), de réligion protestante (65,82%), les sans profession (79,65%), de niveau de vie moyen (69,16%) étaient les plus représentées. Signalons aussi que 93,8% d'enquêtées n'avaient aucune interdiction de leur coutume par rapport à la vaccination de routine (Tableau 1). Les enfants de sexe féminin (67,25%), âgés de 12 mois et moins (61,69%) et ceux chez qui la carte de vaccination était disponible (74,43%) étaient les plus représentés (Tableau 2). Il ressort de ce tableau que 92,68% des mères/gardiennes d'enfants avaient jugé que l'accueil aux services de vaccination était de bonne qualité. La distance domicile-site de vaccination était jugée moyennement longue par 44,43% d'enquêtées alors la durée d'attente au site de vaccination était jugée courte par 62,9%.
Un total de 75,04% d'enquêtées avaient déclaré avoir déjà manqués une séance de vaccination de leurs enfants pendant que 83,12% personnes interrogées ont déclaré la disponibilité permanente d'intrants dans les sites de vaccination. En plus, 93,47% d'enquêtées reconnaissent avoir déjà été sensibilisées sur la vaccination de routine (Tableau 3). La vaccination de routine était connue part la quasi-totalité des enquêtées et 87,58% en connaissaient l'importance pendant que seulement 68,84% connaissaient la localisation des sites de vaccination (Tableau 4). Les enfants dont les mères étaient âgées de 18-25 ans étaient 5 fois plus à risque de non vaccination et ceux dont les mères étaient de religion catholique étaient près de deux fois à risque de non vaccination. En outre, être âgé d'au plus 12 mois exposait près de deux fois à la non vaccination. Le mauvais accueil, la distance domicile-site de vaccination et la langue attente au site de vaccination exposait respectivement 5 fois et près de trois fois à la non vaccination. Les occasions manquées de vaccination étaient multipliées par près de 5 le risque de non vaccination et le manque de disponibilité d'intrants dans les sites de vaccination favorisait la non vaccination. En plus, la méconnaissance d'un site de vaccination augmente plus de 20 fois le risque de non vaccination et l'interdit coutumier exposait au moins 2 à la non vaccination (Tableau 5).
Analyse analytique
Après ajustement des variables les unes sur les autres, l'âge des enfants inférieur ou égal à 12 mois, la longue distance et la distance moyennement longue, la longue attente au site de vaccination, les occasions manquées de vaccination, le manque de disponibilité permanente d'intrants de vaccination et la méconnaissance des sites de vaccination étaient des facteurs indépendamment associés à la faible couverture en vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo (Tableau 6).
Les populations déplacées sont vouées à vivre dans des camps surpeuplés, où la situation d'approvisionnement en eau et l'assainissement de leur milieu sont très médiocres. La nourriture est insuffisante ainsi que l'accès aux soins de santé est limité, ceux qui exposent les enfants à de risque très élevé de morbi-mortalité en raison d'épidémies de maladies évitables par la vaccination [13,14].
Caractéristiques sociodémographiques des mères/gardiennes d'enfants
Cette étude a révélé que les mères/gardiennes d'enfants avaient l'âge qui variait entre 26 à 35 ans avec une portion légèrement élevée presque similaire à l'étude de Baonga Ba Pouth et al. [15], ceci correspond à l'âge sexuel plus actif dans nos milieux. La plupart des mères/gardiennes venant des zones en conflits n'avaient aucun niveau étude car elles se soucient plus de mariage que des études. Signalons aussi que la majorité d'enquêtées n'avaient aucune interdiction de leur coutume par rapport à la vaccination de routine. Car les us et coutumes ne sont pas souvent d'actualité quand les gens sont dans les situations déplorables.
Caractéristiques liées aux enfants
Les enfants de sexe féminins étaient plus majoritaires contrairement à l'étude de Baonga Ba Pouth et al. [15], qui avaient plus d'enfant de sexe masculin. Ceci peut se justifier par le fait que les mères/gardiennes se préoccupent plus des filles que les garçons car dans l'avenir, elles vont plus les aider dans les travaux ménagers. L'étude a démontré que la majorité des enfants avaient l'âgé de 12 mois et moins et certains possédés la carte de vaccination. Ndèye Magatte Ndiaye au Sénégal aussi dans son étude avait trouvé un résultat similaire [16].
Connaissance sur la vaccination en programme élargi de vaccination (PEV) de routine des mères/gardiennes d'enfants
Dans cette étude la majorité d'enquêtées reconnaissent avoir déjà été sensibilisées sur la vaccination de routine, contrairement à l'étude réalisé au Bangladesh [17]. Car les agents sanitaires s'efforcent toujours d'en parler , suite aux différentes maladies liées à la non vaccination des enfants qui peuvent survenir dans le milieu à forte concentration de population.
Déterminants de la faible couverture vaccinale en programme élargi de vaccination (PEV) de routine
Après ajustement des variables les unes sur les autres dans le modèle de la régression logistique plusieurs facteurs étaient significativement associés à la faible couverture vaccinale de programme élargi de vaccination en routine au seuil de 5% avec l'IC de 95%. Il s'agit de l'âge des enfants inférieur ou égal à 12 mois était un facteur qui expliquait la faible couverture en PEV de routine dans les camps des déplacés de la zone de Nyiragongo car sont nés dans la situation de guerre qui se vit à l'EST de RDC, leurs parents sont tout le temps entrer de fuir la guerre.
Cette étude a démontré que la longue durée d'attente au site de vaccination était un facteur lié à la faible couverture de la PEV de routine ceci a été aussi démontré dans plusieurs études [15-17], qui avaient stipulées que le délai d'attente au site de vaccination supérieur a` 1 heure, découragé les mères/gardiennes des enfants. Étant donné que ces dernières ont plus comme priorité comment faire pour nourrir leurs familles tandis que la vaccination de leurs enfants n'est pas au premier plan. Les occasions manquées de vaccination, le manque de disponibilité permanente d'intrants de vaccination et la méconnaissance des sites de vaccination étaient des facteurs associés à la faible couverture en vaccination de routine chez les déplacés dans la zone de santé de Nyiragongo. Ces différents facteurs ont été aussi décrits dans d'autres études en situation de guerre ou catastrophe naturel.
Tout déplacement massif de population peut accroître le risque d'épidémies des maladies évitables par la vaccination en raison des limitations des services de santé, des mauvaises conditions de vie et de la malnutrition. Cette étude a révélé que la couverture vaccinale était faible dans les différents camps des déplacés de la zone de santé de Nyiragongo. A cet effet, six facteurs étaient plus incriminés à savoir: l'âge des enfants inférieur ou égal à 12 mois, la longue distance et la distance moyennement longue, la longue attente au site de vaccination, les occasions manquées de vaccination, le manque de disponibilité permanente d'intrants de vaccination et la méconnaissance des sites de vaccination. Il est nécessaire d'accroître les connaissances sur l'importance de la vaccination pour réduire la morbidité et la mortalité infantiles afin d'accentuer l'acceptation du vaccin des parents des enfants déplacés.
Aux relais communautaires de la zone de santé de Nyiragongo
- D'accentuer la sensibilisation sur l'importance de la vaccination en PEV de routine dans les différents camps à chaque fois qu'il y a l'arrivé d'une nouvelle vague des déplacés;
- De multiplier les visites à domicile dans les ménages pour rechercher les enfants en conflits avec le calendrier vaccinal.
Aux infirmiers titulaires de la zone de santé de Nyiragongo
- D'identifier les relais communautaires parmi les déplacés dans chaque camp de déplacés;
- D'actualiser les échéanciers au niveau de différents camps des déplacés;
- D'organiser des séances de vaccination en site avancé dans les camps des déplacés;
- De récupérer tous les enfants avec conflits de calendrier surtout les jours de distributions;
- D'éviter de faire trainer les mères/gardiennes déplacées pendant les séances de vaccination.
Aux membres de l'équipe cadre de la zone de santé de Nyiragongo
- D'actualiser la liste des sites de visite et d'élaborer le calendrier de visite des sites selon le degré de priorité;
- De superviser les différentes séances de vaccination organiser dans les camps de déplacés.
Aux partenaires
- D'intégrer l'appui à la vaccination dans leur paquet d'intervention avec l'approche aire de santé/camps des déplacés.
A la division provinciale de santé/PEV
- D'approvisionner les intrants de la vaccination en PEV de routine en tenant compte des enfants déplacés.
- D'accompagner la zone de santé en insistant sur la vaccination en PEV de routine.
Les auteurs ne déclarent aucun conflit d'intérêts.
Tresor Kashinde Mosomo and Claude Ngona Mandro ont conçu et analysé les données statistiques de l'étude. Thierry Shukuru Turano, Roland Vangu Vangu and Blaise Makoso Nimi ont contribué à la collecte de données. Zacharie Kibendelwa Tsongo a supervisé l'étude. Tous les auteurs ont lu et approuvé la version finale et révisée du manuscrit.
Tableau 1: caractéristiques sociodémographiques des mères/gardiennes d'enfants
Tableau 2: caractéristiques liées aux enfants
Tableau 3: facteurs liés au service de vaccination routine
Tableau 4: connaissance des enquêtées sur la vaccination de routine
Tableau 5: analyses bivariées: association entre le statut vaccinal et les variables dépendantes
Tableau 6: déterminants de la faible couverture vaccinale chez les déplacés
Figure 1: carte sanitaire de la zone de santé de Nyiragongo
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